mardi 19 septembre 2017

Le mot du jour : Rohingyas

Dans l'actu aujourd'hui : La déclaration télévisée d'Aung San Suu Kyi. La présidente birmane se dit "prête" à organiser le retour des réfugiés Rohingyas.

Réfugiée rohingya (image Asian News)
Mais qui sont les  Rohingyas ?
C'est une communauté ethnique qui vit au Sud-Ouest de la Birmanie. Ce peuple serait les descendants lointain de commerçants turcs, bengalis et arabes. Les Rohingyas sont musulmans. Ils se seraient convertis à l'islam au XVe s. par l'intermédiaire du commerce des Routes de la Soie.

Quelle est leur situation ? Une minorité musulmane qui est persécutée depuis 1962, date de l'arrivée au pouvoir de la dictature militaire birmane. L'éléction d'Aung San Suu Kyi avait suscité un élan d'espoir mais ils sont les grands oubliés du nouveau gouvernement.

Pourquoi sont-ils persécutés ? C'est une minorité musulmane dans un pays à 90% bouddhiste. Il existe un fort sentiment nationaliste, surtout chez les moines.

Comment leur persécution est-elle organisée ? Une loi leur interdit la nationalité birmane. Ils sont apatrides. C'est la plus grande communauté apatride du monde. Ils ne bénéficient d'aucun droit : ils n'ont pas le droit de travailler, de se marier, d'étudier.
Victimes d'exactions, ils sont expropriés, chassés, privés de soins. Point d'orgue de cette persécution : un nettoyage ethnique en 2012. L'armée les massacre, rase mosquées et maisons.
La plupart a fui au Bangladesh, pays voisin où ils vivent dans des camps de réfugiés.

Aung San Suu Kyi s'est adressée pour la première fois à ses concitoyens sur la crise des musulmans rohingyas lors d'un discour télévisé. Image Reuters
Et maintenant ?
Depuis son arrivée au pouvoir, Aung San Suu Kyi est restée silencieuse sur la situation des Rohingyas.
D'où l'importance de sa déclaration du jour, la prix Nobel de la Paix s'est dit "prête" à organiser le retour de près de 410.000 réfugiés Rohingyas. Et d'ajouter : "Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont trouvés pris au piège de ce conflit".

Est-ce le premier acte d'une avancée dans le conflit religieux, opposant bouddhistes et musulmans ?
Comme quoi même au nom de Bouddha, des massacres sont commis.  Un conflit qui déchire la Birmanie depuis plusieurs décennies.






6 commentaires:

Unknown a dit…

Silence assourdissant de la communauté internationale, qui voit sous ses yeux une déportation massive orchestrée par le gouvernement "fantoche" d'Aung San Suu Kyi, marionnette (involontaire ?) de la junte militaire birmane.
Voir l'article édifiant du Monde du 23/09/17 avec un papier fort intéressant sur ces "damnés de la Birmanie".
Merci pour cet article instructif Emmanuelle...

Stéph

Emmanuelle Bach a dit…

Un silence que l'ONU tente de rompre.
L'organisation a analysé des vues satellites de villages rohingyas.
Une comparaison entre mai et septembre 2016. Bilan : plus de 200 villages ont été rasés, brûlés.
Ici, un lien vers l'article du New York Times du 19/09/17 :
https://www.nytimes.com/interactive/2017/09/18/world/asia/rohingya-villages.html?mcubz=0

La preuve par l'image ...

Claire R. a dit…

"Top ! Si tu m’envoies un truc comme ça tous les jours, je vais faire sensation pendant les rdv mondains."

Emmanuelle Bach a dit…

@Claire R. : Coach en culture gé, j'accepte la mission !

Unknown a dit…

Un "crime contre l'humanité" orchestré depuis 2012 selon l'ONG Amnesty International, et une confirmation de la main-mise des militaires depuis trop longtemps en Birmanie... Adolf et Joseph ont décidément fait bien trop d'émules, et l'on pourrait se poser philosophiquement la question de l'auto-destruction périodique de l'être humain mais je rentre dans des débats philosophiques... bonne fin de semaine et bon WE tout de même :-)

Unknown a dit…

Le rapport d'Amnesty
https://www.amnesty.org/en/documents/asa16/7288/2017/en/
Silence...on tue !!!