jeudi 28 septembre 2017

La femme du jour : Erin Brockovich

 Vous la reconnaissez ?...

Erin Brockovich in 2016. Picture: Mark Calleja. Source: News Corp Australia.

Nous la connaissons mieux sous les traits de Julia Roberts :  mini-jupe, crinière blonde, make-up outrancié. C'est elle qui a fait condamner la compagnie de gaz et d’électricité du Pacifique pour pollution des eaux en Californie. C'était en 1993. 
Justicière infatigable, presque 25 ans plus tard, l'avocate s'attaque au géant pharmaceutique allemand : Bayer. Son combat : interdire la commercialisation de l'implant contraceptif Essure.

Ce dispositif est un petit ressort installé directement dans les trompes des patientes pour aboutir à une stérilisation définitive. Or de nombreux effets indésirables graves ont été signalés : saignements, douleurs, forte fatigue, dépression...etc. Les témoignages de patientes affluent sur les forum aux États-Unis, comme en Europe.
Bayer a retiré cet implant du marché dans tous les pays européens pour des raisons commerciales, selon les dirigeants. Pas assez de ventes. Mais aux États-Unis, principal marché du laboratoire, les implants sont toujours commercialisés. L'agence américaine de contrôle du médicament estime que le risque bénéfice/risque est favorable.

Depuis 2004, Erin Brockovich ne ménage pas ses efforts pour défendre les femmes victimes de cet implant. Elle multiplie les interviews et leurs dédie une page pour sur son siteweb : http://essureprocedure.net/ où chacune peut témoigner de son histoire.

Sur Twitter, elle s'insurge :
 





















Les victimes ont présenté un recours collectif devant la justice, une "class action".
Selon le New York Times, sur les 17.000 signalements recensés dans le monde 15.000 viennent des États-Unis. En France, les plaintes des victimes n'ont pas abouti, le dispositif ayant été retiré du marché. Aux Etats-Unis, la détermination d'Erin Brockovich permettra sans doute de conduire Bayer à s'expliquer devant un tribunal.



mardi 19 septembre 2017

Le mot du jour : Rohingyas

Dans l'actu aujourd'hui : La déclaration télévisée d'Aung San Suu Kyi. La présidente birmane se dit "prête" à organiser le retour des réfugiés Rohingyas.

Réfugiée rohingya (image Asian News)
Mais qui sont les  Rohingyas ?
C'est une communauté ethnique qui vit au Sud-Ouest de la Birmanie. Ce peuple serait les descendants lointain de commerçants turcs, bengalis et arabes. Les Rohingyas sont musulmans. Ils se seraient convertis à l'islam au XVe s. par l'intermédiaire du commerce des Routes de la Soie.

Quelle est leur situation ? Une minorité musulmane qui est persécutée depuis 1962, date de l'arrivée au pouvoir de la dictature militaire birmane. L'éléction d'Aung San Suu Kyi avait suscité un élan d'espoir mais ils sont les grands oubliés du nouveau gouvernement.

Pourquoi sont-ils persécutés ? C'est une minorité musulmane dans un pays à 90% bouddhiste. Il existe un fort sentiment nationaliste, surtout chez les moines.

Comment leur persécution est-elle organisée ? Une loi leur interdit la nationalité birmane. Ils sont apatrides. C'est la plus grande communauté apatride du monde. Ils ne bénéficient d'aucun droit : ils n'ont pas le droit de travailler, de se marier, d'étudier.
Victimes d'exactions, ils sont expropriés, chassés, privés de soins. Point d'orgue de cette persécution : un nettoyage ethnique en 2012. L'armée les massacre, rase mosquées et maisons.
La plupart a fui au Bangladesh, pays voisin où ils vivent dans des camps de réfugiés.

Aung San Suu Kyi s'est adressée pour la première fois à ses concitoyens sur la crise des musulmans rohingyas lors d'un discour télévisé. Image Reuters
Et maintenant ?
Depuis son arrivée au pouvoir, Aung San Suu Kyi est restée silencieuse sur la situation des Rohingyas.
D'où l'importance de sa déclaration du jour, la prix Nobel de la Paix s'est dit "prête" à organiser le retour de près de 410.000 réfugiés Rohingyas. Et d'ajouter : "Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont trouvés pris au piège de ce conflit".

Est-ce le premier acte d'une avancée dans le conflit religieux, opposant bouddhistes et musulmans ?
Comme quoi même au nom de Bouddha, des massacres sont commis.  Un conflit qui déchire la Birmanie depuis plusieurs décennies.