Maroc-Article 475 du code pénal : Ton violeur, tu épouseras

Le gouvernement marocain envisage de réformer cette loi qui autorise un violeur à épouser sa victime pour éviter la prison.


Une jeune fille tenant la photo d'Amina al Filali lors de la manifestation à Larache. Abdelhak Senna/AFP

Ce sursaut de dignité intervient après le suicide d'Amina al Filali samedi dernier près de Tanger. Contrainte d'épouser son violeur, l'adolescente de 16 ans a avalé de la mort aux rats. Epouser son violeur, un arrangement autorisé par la loi. L'agresseur échappe ainsi à cinq ans de prison et la famille de la jeune fille à la "Hchouma", la honte. Perdre sa virginité avant le mariage reste un fait grave et déshonorant.
Son geste déclenche la colère de l'opinion publique. Jeudi, jour de ses obsèques, un sit-in se tient devant le tribunal de sa ville natale, Larache. Une pétition pour l'abrogation de «l'article de loi criminel», intitulée «Nous sommes tous Amina Al Filali» est en ligne sur Facebook. Sur la 2M, chaîne de télévision publique, la moitié du journal de jeudi midi était consacré à ce drame. "Il faut réformer le code pénal afin de l'adapter à la nouvelle Constitution qui interdit la violence contre les femmes et assure l'égalité des sexes" a déclaré l'ex ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Famille, Nouzha Skalli lors de ce journal télé. Une réforme pour que le drame d'Amina soit le dernier.

Prochaine manifestation, samedi 17 mars à midi,
sit-in devant le Parlement à Rabat.

8 mars, Journée de la Femme

Elle manie l'arme à feu comme une pro. Normal pour une actrice de film d'action ! Mais Saba Sahar est une vraie pro. Dans son histoire, la fiction et la réalité se mêlent. Policière à Kaboul pendant 18 ans, Saba Sahar était au service de la reconstruction de son pays. Mais aujourd'hui cette brune au regard déterminé est davantage connue dans les rues de la capitale comme actrice, réalisatrice et productrice de film. Les Afghanes l'adorent, les conservateurs s'en méfient. Son travail de cinéaste se fonde sur son combat : défendre et faire reconnaître les droits des femmes afghanes. Ainsi ces huit films, dont 4 longs métrages, dénoncent les violences qui leurs sont infligées. L'univers policier est aussi omniprésent dans ses scénarios. En montrant le métier, elle souhaite susciter des vocations. S'engager dans une carrière pour s'émanciper.
Cette militante de 36 ans sait de quoi elle parle. Scolarisée à l'âge de 9 ans par l'Association révolutionnaire des femmes d'Afghanistan, RAWA, elle a quitté ses parents qui vivait dans un camp de réfugiés où il n'y a pas d'école. Depuis elle porte la parole de cette organisation à travers le monde, en tant que représentante.
Femme de combat et aussi de défi, Saba Sahar tourne actuellement la première série policière afghane. Elle occupe le fauteuil de réalisateur et de producteur, la seule à exercer cette profession dans son pays. La diffusion est prévue pour l'été prochain. Sur la télévision afghane, bien sûr, sinon il nous reste le web pour la découvrir !

> Kabul dream factory, Sebastian Heidinger (2011),
documentaire consacrée à Saba Sahar
> www.sabasahar.com, site web de l'actrice

8 mars, Journée internationale de la femme
Le combat pour la liberté des femmes doit se mener tous les jours. Cette journée est une occasion de le rappeler.