lundi 17 décembre 2012

Dubaï, sur le sable la souffrance


Photo de Mike Davis, reportage 2007 Laboratoire urbanisme insurrectionnel
Ils sont Indiens, Bangladais, Pakistanais, Philippins, Chinois ou Somaliens et triment sur les chantiers pharaoniques qui font la fierté de l'Emirat : Palm Jumeraih, presqu'île artificielle en forme de palmier, Burj Al Arab palace de 321 m auto proclamé 7 étoiles,Burj Khalifa, gratte-ciel de 828 m. Ils suent des heures durant, la températures flirtant avec les 50 degrés au plus fort de l'été, pour un salaire, lui, ne dépassant pas les 180 euros mensuel. Avec pour seule protection, leurs casques de chantier, ces tacherons bâtissent les fleurons du luxe dubaïote. Résignés et dignes, le regard franc, ils avalent la poussière.
La tempête de la crise a aussi soufflé dans le désert du Golfe et mis un coup d'arrêt aux ambitions immobilières. De nombreux projets sont au point mort. Les travailleurs aussi, impayés. Logés dans des préfabriqués sans hygiène ni confort aux portes de la cité, parfois à 50 km au pied des dunes, ces résignés sont conduits en bus sur ces chantiers de l'extrême où les accidents sont légions. La mort, ces esclaves du 21e siècle la trouvent au travail ou se la donnent. La semaine dernière, un Indien de 36 ans s'est suicidé en se jetant sous une des rames automatisée du métro. Il était "déprimé et malheureux" selon un de ses amis, voulait rentrer dans son pays mais son garant local refusait de le laisser partir "pour des raisons inconnues". Le ministère du Travail avait pourtant annulé son visa mais son garant ne l'a pas autorisé à partir. Aux Émirats arabes unis, tout travailleur étranger doit avoir un "garant" local pour obtenir un visa de travail. Ce garant a notamment le droit de lui confisquer son passeport. Sans papiers, le travailleur se trouve alors à la merci de son employeur. Ce système de garant est dénoncé par les organisations de défense des droits de l'Homme. A Gold city, sur 1 771 000 habitants (recensement de 2009), 84 % sont immigrés. La démesure s'invite à tous les étages !

mardi 24 juillet 2012

Récession espagnole, fini la fiesta !

Des pompiers posent nus à Mieres pour manifester contre la politique d'austérité du gouvernement.
"Tant de coupes nous ont laissé à poil"  (19 juillet 2012).
En Espagne, c'est la saison des records. Un quart de la population active est sans emploi,  record de la zone euro. Le taux de chômage flirte avec les 25%. 24,44% exactement, à la décimale prés. Derrière les chiffres, c'est donc un Espagnol en âge de travaillé sur 4 qui n'a pas d'emploi. Les plus touchés se sont les jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans culmine à 51,2%  (chiffres de mai 2012, selon l'INE institut national de la statistique). Plus de la moitié des jeunes est sans salaire... Encore un record ! A se disputer avec la Grèce. Et les prévisions économiques ne sont pas optimistes. Le gouvernement  a annoncé une poursuite de la récession en 2013. La saison des records devraient se prolonger! La population craque et manifeste son ras-le-bol.

Bérengère vit à Barcelone depuis 6 ans.
J'ai discuté de cette situation avec Bérengère, 26 ans, qui vit depuis 6 ans à Barcelone. Cette jeune Française travaille dans une agence de voyage.
-Quelle est l'ambiance actuellement ?
"Ici, la situation est tendue. Les gens deviennent morose et en ont bien marre. Plus ça va et plus cela devient précaire. L'esprit révolutionnaire est loin d'être en place. Les gens subissent en fait. Pour les faire sortir dans la rue, il faut que leur équipe de foot gagne (Barcelone et la Roja pendant la coupe du monde par exemple). ça fait la bringue, mais quand il s'agit de sortir dans la rue pour protester de la situation, il n'y a rien de fait...
Un exemple, le 15 mai il y a eu une grève d'organisée au niveau national. Dans mon entreprise, nous étions deux à faire la grève : 2 Françaises. En parlant avec mes collègues, j'étais révoltée car tout le monde me parlait des 100 euros qu'on allait me retirer sur mon salaire ce mois-ci ! Si les gens ne sortent pas dans la rue, rien ne changera. La révolution est loin d'être là... Le mouvement des Indignés existe mais ils sont tellement minoritaires par rapport au reste de la population que leurs actions ne changent absolument rien. Il faut que TOUT LE MONDE se mobilise, c'est pas demain la veille. Les gens sont blasés."
-Qu'est-ce qui te semble le plus difficile ?
"On dirait qu'on n'a plus le droit de se plaindre parce qu'on a un boulot (pour lequel on est exploité et payé une misère). Mais on a 1000 € par mois alors ça devient un luxe. Les entreprises profitent de ça et se permettent de menacer les employés en leur disant que s'ils ne sont pas contents de travailler et de faire des heures sup (non payées bien sûr), la porte est grande ouverte. Que le pays regorge de gens qui seraient bien contents d'avoir leur poste.
Cela devient triste mais heureusement qu'il nous reste le soleil  et la fiesta bon marché sur les terrasses communautaires des immeubles !
Et là, cerise sur le gâteau : la tva augmente ! De 8% à 10% pour les restau, de 18% à 21% pour les services, la grande classe ! Tout va augmenter. Tu comprends pourquoi je dis que l'Espagne, c'est plus l'eldorado ! "

dimanche 17 juin 2012

Un zombie, bien vivant !




Cet artiste de 26 ans est originaire de Montréal.
Rick Genest aime tellement les zombis qu'il en est devenu un. Sa transformation est passée par le tatouage. De la tête aux pieds, la peau de Zombie boy est recouverte d'encre. 139 os et 176 insectes composent ce tatouage géant. Les petites bébêtes symbolisent un corps en phase de putréfaction. Et oui, le souci du détail, une décomposition bien envahissante ! Un phénomène vu dans un clip de Lady Gaga, sur les podiums deThierry Mugler et sur la toile. Ici, dans une publicité pour du maquillage professionnel : Rick Genest - Zombie boy ! Un spot publicitaire qui offre une double vision de ce corps : vierge et tatoué.


Et encore plus, interview de l'artiste par le magazine québecois 7 jours :  
Face-à-face avec Rick Genest

Avec Lady Gaga, il a tourné dans le clip "Born this way".

Mannequin, il a défilé pour Thierry Mugler








vendredi 16 mars 2012

Maroc-Article 475 du code pénal : Ton violeur, tu épouseras

Le gouvernement marocain envisage de réformer cette loi qui autorise un violeur à épouser sa victime pour éviter la prison.


Une jeune fille tenant la photo d'Amina al Filali lors de la manifestation à Larache. Abdelhak Senna/AFP

Ce sursaut de dignité intervient après le suicide d'Amina al Filali samedi dernier près de Tanger. Contrainte d'épouser son violeur, l'adolescente de 16 ans a avalé de la mort aux rats. Epouser son violeur, un arrangement autorisé par la loi. L'agresseur échappe ainsi à cinq ans de prison et la famille de la jeune fille à la "Hchouma", la honte. Perdre sa virginité avant le mariage reste un fait grave et déshonorant.
Son geste déclenche la colère de l'opinion publique. Jeudi, jour de ses obsèques, un sit-in se tient devant le tribunal de sa ville natale, Larache. Une pétition pour l'abrogation de «l'article de loi criminel», intitulée «Nous sommes tous Amina Al Filali» est en ligne sur Facebook. Sur la 2M, chaîne de télévision publique, la moitié du journal de jeudi midi était consacré à ce drame. "Il faut réformer le code pénal afin de l'adapter à la nouvelle Constitution qui interdit la violence contre les femmes et assure l'égalité des sexes" a déclaré l'ex ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Famille, Nouzha Skalli lors de ce journal télé. Une réforme pour que le drame d'Amina soit le dernier.


Prochaine manifestation, samedi 17 mars à midi,
sit-in devant le Parlement à Rabat.


mercredi 7 mars 2012

8 mars, Journée de la Femme



Elle manie l'arme à feu comme une pro.
Normal pour une actrice de film d'action ! Mais Saba Sahar est une vraie pro. Dans son histoire, la fiction et la réalité se mêlent. Policière à Kaboul pendant 18 ans, Saba Sahar était au service de la reconstruction de son pays. Mais aujourd'hui cette brune au regard déterminé est davantage connue dans les rues de la capitale comme actrice, réalisatrice et productrice de film. Les Afghanes l'adorent, les conservateurs s'en méfient. Son travail de cinéaste se fonde sur son combat : défendre et faire reconnaître les droits des femmes afghanes. Ainsi ces huit films, dont 4 longs métrages, dénoncent les violences qui leurs sont infligées. L'univers policier est aussi omniprésent dans ses scénarios. En montrant le métier, elle souhaite susciter des vocations. S'engager dans une carrière pour s'émanciper.
Cette militante de 36 ans sait de quoi elle parle. Scolarisée à l'âge de 9 ans par l'Association révolutionnaire des femmes d'Afghanistan, RAWA, elle a quitté ses parents qui vivait dans un camp de réfugiés où il n'y a pas d'école. Depuis elle porte la parole de cette organisation à travers le monde, en tant que représentante.
Femme de combat et aussi de défi, Saba Sahar tourne actuellement la première série policière afghane. Elle occupe le fauteuil de réalisateur et de producteur, la seule à exercer cette profession dans son pays. La diffusion est prévue pour l'été prochain. Sur la télévision afghane, bien sûr, sinon il nous reste le web pour la découvrir !

> Kabul dream factory, Sebastian Heidinger (2011),
documentaire consacrée à Saba Sahar

> www.sabasahar.com, site web de l'actrice

8 mars, Journée internationale de la femme

Le combat pour la liberté des femmes doit se mener tous les jours. Cette journée est une occasion de le rappeler.

vendredi 27 janvier 2012

Tous les voeux 2012 !


Comment le dire ? Avec des mots, oui. En photo, aussi. Se la souhaiter enrubannée d'adjectifs, bien bonne, heureuse, douce, légère et surtout bien pleine ! D'espoirs, de promesses, de rires, de réussite, d'argent, de... Janvier a vu s'échanger le meilleur par email, sms ou les yeux dans les yeux. Florilège des voeux 2012 (reçus pour de vrai !) :

Le minimaliste
" B.A "
Un email calibré et économe, deux lettres trois caractères. Qui dit mieux ?

Le tendre
"Belle et douce année 2012"

Le spirituel
"La seule chose qui puisse rendre un rêve impossible à réaliser,
c'est la peur d'échouer. Paolo Coelho A méditer pour 2012 !
"

Le branché actualité

"2012 bonheurs triple A +++++++, sans déclassement possible."

Le jeu de mots

"Bonne année deux mille douce !"
"Beaux nénés et bonne sentez mais pas des pieds !"

L'optimiste
"2012, on y est, espérons qu'elle apporte chance et bonheur.
Que vos rêves les plus fous se réalisent !"



Le voyageur
"L'embarquement pour le vol 2012 est terminé ! Vos prochaines escales seront : santé, chance, joie, bonheur et amour. la durée de votre voyage sera de 12 mois. Consigne : laisser aux objets perdus les mauvais moments pour n'emporter dans vos bagages que les meilleurs.
L'équipage vous présente le menu, servi en cours de vol : cocktail de l'amitié, suprême de bonne santé, gratinée de prospérité, plateau d'excellentes nouvelles, salade de réussite, bûche du bonheur. Le tout accompagné de bulles d'éclats de rire. Le commandant de bord vous souhaite un agréable voyage. Décollage imminent ! "

Le sprinter
Celui qu'on reçoit avant les douze coups, 20h03 "Bonne année 2012" ! Avant la montée des bulles et le manque d'inspiration !

Appel à témoins : si vous avez reçu, des voeux originaux, bien tournés, chantés, enchantés, balancés, tout pourris ! Partagez-les en les ajoutant à la liste ! (via "commentaires")

Merci aux auteurs précédents et à ceux à venir !

****Et déjà un de plus :
L'anglais
Toc toc ! C'est qui ?
C'est Lapinou ! Lapinou qui ?
Ben... L'happy new year !

TEST

vendredi 20 janvier 2012

Afghanistan, 4 soldats français tués

L'attaque a eu lieu ce matin au Nord-Est du pays. "Un homme portant un uniforme afghan a ouvert le feu sur les Français, quatre ont été tués et 16 blessés dans le district de Tagab, dans la province de Kapisa", a confié un responsable de la sécurité afghane.
L'armée française est en charge de la sécurité dans cette zone où elle a une base, à Tagab. Tout le périmètre a été sécurisé. Les forces afghanes ne peuvent plus pénétrer sur la base.
Le tireur présumé a, lui, été arrêté, selon l'OTAN.
Le mois dernier, déjà, deux légionnaires français avaient été abattus délibérément par un soldat de l'Armée nationale afghane. En 10 ans de conflit, c'est maintenant 82 soldats qui ont perdu la vie.


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