Des pompiers posent nus à Mieres pour manifester contre la politique d'austérité du gouvernement. "Tant de coupes nous ont laissé à poil" (19 juillet 2012). |
Bérengère vit à Barcelone depuis 6 ans. |
J'ai discuté de cette situation avec Bérengère, 26 ans, qui vit depuis 6 ans à Barcelone. Cette jeune Française travaille dans une agence de voyage.
-Quelle est l'ambiance actuellement ?
"Ici, la situation est tendue. Les gens deviennent morose et en ont
bien marre. Plus ça va et plus cela devient précaire. L'esprit
révolutionnaire est loin d'être en place. Les gens subissent en fait.
Pour les faire sortir dans la rue, il faut que leur équipe de foot gagne
(Barcelone et la Roja pendant la coupe du monde par
exemple). ça fait la bringue, mais quand il s'agit de sortir dans la rue
pour protester de la situation, il n'y a rien de fait...
Un exemple, le 15 mai il y a eu une grève d'organisée au niveau
national. Dans mon entreprise, nous étions deux à faire la grève : 2 Françaises. En parlant avec mes collègues, j'étais révoltée car
tout le monde me parlait des 100 euros qu'on allait me retirer sur
mon salaire ce mois-ci ! Si les gens ne sortent pas dans la rue,
rien ne changera. La révolution est loin d'être là... Le mouvement des Indignés existe mais ils sont tellement minoritaires par
rapport au reste de la population que leurs actions ne changent
absolument rien. Il faut que TOUT LE MONDE se mobilise, c'est pas demain
la veille. Les gens sont blasés."
-Qu'est-ce qui te semble le plus difficile ?
"On dirait qu'on n'a
plus le droit de se plaindre parce qu'on a un boulot (pour lequel on est
exploité et payé une misère). Mais on a 1000 € par mois alors ça devient
un luxe. Les entreprises profitent de ça et se permettent de menacer les
employés en leur disant que s'ils ne sont pas contents de travailler et
de faire des heures sup (non payées bien sûr), la porte est grande
ouverte. Que le pays regorge de gens qui seraient bien contents d'avoir
leur poste.
Cela devient triste mais heureusement qu'il nous reste le soleil et
la fiesta bon marché sur les terrasses communautaires des immeubles !
Et
là, cerise sur le gâteau : la tva augmente ! De 8% à 10% pour les
restau, de 18% à 21% pour les services, la grande classe ! Tout va augmenter. Tu comprends pourquoi je dis que l'Espagne, c'est plus l'eldorado ! "